Saint-André-le-Désert : dans une lettre du 12 septembre 2019 adressée aux résidents de la Commune, le maire, Charles Deconfin, a annoncé l’abandon du projet industriel éolien par la société ABO Wind qui a en effet constaté « lors des mesures réalisées entre Avril et Août, que le vent n’était pas suffisant pour permettre l’exploitation d’éoliennes ». Pour mémoire, ABO Wind projetait, dans le Bois de la Grande-Verrière, 5 éoliennes de 250 m. de hauteur. Puisse ce constat dissuader d’autres vendeurs de vent de s’intéresser au Clunisois, joyau de la Bourgogne. Et quel soulagement pour nombre d’habitants de ce village et des villages voisins !
Tournus : ce nouveau parc de loisirs « historique » annoncé en grande fanfare par le président du Conseil départemental ne serait certes pas aussi néfaste pour l’environnement qu’un Center parcs, mais artificialiser près de 60 ha. de terres agricoles en bord de Saône ne le rend pas plus acceptable alors que, selon l’IDDRI, c’est l’équivalent de la superficie d’un département moyen qui est bétonné tous les 7 à 10 ans. Mais on continue …
Et pourquoi ? Pour un projet commercial, pur produit de l’industrie des loisirs — et non un projet culturel comme certains le prétendent ; un parc « historique » avec ses clichés, ses images d’épinal de tournois, d’armures, de ducs et de rois, figurants costumés ou sur grand écran 3D, et ses parkings, sa boutique et son MacDo – impératifs de rentabilité obligent. Un petit air de déjà-vu ?
Mais l’histoire de la Saône-et-Loire est tout autre, quand l’immense majorité travaillait la terre, tels mes ancêtres, manouvriers et journaliers dans le Charolais et le Clunisois du 17ème siècle, allant de ferme en ferme, sans possession aucune, en proie aux maladies et aux famines, telle celle de 1709, causée par un froid glacial qui dura plusieurs mois et décima les villages du Charolais, les survivants réduits à manger de l’herbe, fait relaté par un curé dans ses cahiers. Cette histoire-là, vous ne la trouverez pas sur les grands écrans de ce « parc historique ».
La disneylandisation des territoires (et des esprits) se répand sur le pays. Au bord de l’autoroute, la Saône-et-Loire expose ses charmes. Bienvenu au vulgaire et à la marchandisation.
Le Rousset : n’allez surtout pas croire que ce projet tournusien pourrait éclipser le projet de Center parcs. Car contrairement aux interprétations fantaisistes de certains lisant dans les propos du président du Conseil départemental un désamour dudit projet, André Accary bout d’impatience dans l’attente d’un appel de Gérard Brémond, PDG de Pierre & Vacances, maintenant que la Cour d’appel de Lyon a validé le PLU du Rousset et que le Comité départemental de protection de la nature, à l’origine des recours, a décidé de ne pas jouer sa dernière carte: saisir le Conseil d’état. C’est donc feu vert pour Pierre & Vacances.
Côté Région, on ne dit mot. Concernant le Center parcs de Poligny, l’enthousiasme n’y est plus ; l’opposition est vive, même parmi les élus du Jura, et le PLU a été invalidé par le tribunal de Besançon. Par ailleurs, un autre grand projet touristique dans le Doubs offre à la présidente, Marie-Guite Dufay, une porte de sortie.
Mais en Saône-et-Loire, l’abandon du projet du Rousset par la Région provoquerait chez les élus de Bourgogne une levée de boucliers que Mme Dufay préférerait éviter. Certes, beaucoup d’élus disent ne plus y croire mais ils voteront pour le projet dès que l’occasion se présentera. Avec ou sans la Région, car il n’est pas dit que Pierre & Vacances, la CDC, le Département et la Comcom ne puissent trouver un arrangement financier. Restons vigilant.
C’est ce que fait très justement Savoir-Comprendre-Agir dans une Lettre aux élus régionaux et départementaux. Et pour le CDPN, « la lutte ne fait que commencer » (JSL 19/09/2019)